France
Déficit record du commerce extérieur français
Le solde des échanges s’établit à -84,7 milliards €. Derrière ce chiffre, la performance globale du commerce extérieur est cependant plus positive.
Communiqué de presse du Ministères des affaires étrangères
En 2021, le solde des échanges de biens s’établit à -84,7 milliards d’euros selon les Douanes, soit 3,4% du PIB. Derrière ce chiffre, la performance globale de notre commerce extérieur est cependant plus positive.
La balance des services enregistre un excédent record de 36,2 milliards d’euros.
La balance des revenus qui s’était fortement dégradée en 2020, connaît une amélioration inédite. Ces deux soldes positifs permettent ainsi de compenser la dégradation du solde des biens. Aussi la balance courante se rapproche-t-elle à nouveau de l’équilibre (-0,9 % du PIB), en amélioration de plus de 20 milliards d’euros. Notre appareil exportateur continue à se renforcer avec près de 136 000 entreprises exportatrices, un record depuis 20 ans.
Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité, a réagi :
« Sans surprise, le solde des échanges de biens se dégrade, sous l’effet de la hausse du prix de l’énergie et de la forte reprise économique. Et pourtant, une dynamique positive est à l’œuvre. Dans la majorité des secteurs, hors automobile et aéronautique, nous sommes parvenus à effacer la crise en dépassant les performances à l’export de 2019. Et, grâce à un excédent historique de la balance des services et de la balance des revenus, notre balance courante, en nette amélioration (+20 milliards d’euros), est proche de l’équilibre ».
La dégradation du solde des échanges de biens de 20 milliards d’euros résulte en grande partie de l’alourdissement quasiment équivalent de 17,9 milliards d’euros de la facture énergétique, imputable à la hausse des prix mondiaux de l’énergie. Le déficit hors énergie et matériel militaire se dégrade nettement moins, de 8,4 milliards d’euros, pour s’établir à 64,8 milliards d’euros. Elle résulte d’autre part de difficultés persistantes affectant certains des principaux secteurs exportateurs.
La dynamique de reprise à l’œuvre depuis le 2ème semestre 2020 s’est amplifiée. Nos exportations de biens poursuivent le rattrapage de leur niveau pré-crise et connaissent une progression inédite de 17 % en 2021. Nos importations augmentent de +19 %.
Nos exportations ont retrouvé 99 % de leur niveau d’avant-crise, certains secteurs affichant même des performances supérieures à 2019. C’est le cas des secteurs de la chimie, des parfums et cosmétiques (111 % du niveau de 2019), du luxe (105 %), de l’agroalimentaire (109 %), et du textile (109 %). Les exportations automobiles se redressent nettement, mais sont encore loin de leur niveau d’avant-crise (environ 89% du niveau de 2019) en raison notamment de tensions d’approvisionnement persistantes. Enfin, les exportations aéronautiques ne se redressent que lentement, avec des exportations seulement légèrement supérieures à 2020, et encore à 57 % de leur niveau de 2019. A noter que les importantes commandes internationales adressées à la filière en fin d’année 2021 n’ont pas encore trouvé de traduction dans nos chiffres du commerce extérieur.
Nos échanges de biens ont rebondi avec l’ensemble des régions du monde en 2021, et les échanges avec les pays de l’Union européenne ont même dépassé leur niveau de 2019 (+3 %), confirmant la résilience du marché intérieur européen.
L’excédent des échanges de services a plus que doublé par rapport à 2020, pour atteindre un excédent record de +36,2 milliards d’euros. Alors que les recettes du tourisme international n’ont retrouvé que 62 % de leur niveau de 2019, cette hausse est notamment liée à l’augmentation des exportations de services de transports.
La balance des revenus enregistre également une évolution record, avec un excédent s’élevant à 10,9 milliards d’euros. Cette performance résulte notamment des revenus générés par les investissements directs des entreprises françaises à l’étranger (50 000 filiales à l’étranger).
La contribution de notre commerce extérieur à la croissance redevient positive en 2021 pour la deuxième fois seulement depuis 2012 (+0,2 point de PIB après -1,1 point en 2020). Selon les prévisions internationales du FMI et de la Commission européenne, le commerce extérieur devrait à nouveau contribuer positivement à la croissance française en 2022, en lien avec le rebond attendu des exportations d’aéronautique et de tourisme.
Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité, a déclaré :
« La conquête de l’international est lancée. Pour redresser durablement notre commerce extérieur, notre stratégie est claire : poursuivre notre politique de compétitivité, accélérer la réindustrialisation, mettre en œuvre une politique commerciale plus durable et plus ferme, et continuer à accompagner nos PME et ETI à l’international, pour construire la balance commerciale de demain ».
La politique économique menée depuis 2017 produit des résultats. Les réformes en faveur de la compétitivité ont permis d’améliorer la compétitivité-coût de notre pays de 6 % entre fin 2017 et fin 2019, permettant ainsi à nos entreprises de mieux résister à la crise. Notre stratégie de réindustrialisation produit ses premiers effets : la France reste championne d’Europe en 2020 pour l’accueil des projets d’investissements étrangers, et l’industrie recrée des emplois, avec 140 000 emplois industriels créés en 2021. Le Gouvernement accélère cette dynamique avec le déploiement du plan France Relance et investit dans des solutions pérennes pour répondre aux vulnérabilités françaises, en renforçant notamment notre souveraineté technologique, industrielle et énergétique, via le plan d’investissement France 2030.
Depuis 2017, la France promeut une politique commerciale moins naïve, qui défende plus efficacement les intérêts de nos entreprises face aux pratiques déloyales et leur ouvre de véritables opportunités. C’est pourquoi la France appuie, dans le cadre de sa présidence du Conseil de l’Union européenne, la mise en œuvre d’une politique commerciale ouverte, plus durable et plus ferme, notamment en faisant avancer les travaux législatifs en cours pour obtenir davantage de réciprocité dans les marchés publics, mais aussi pour lutter contre les effets des subventions étrangères et contre la coercition économique. En 2020, nos exportations vers les pays tiers ayant conclu un accord de commerce avec l’UE ont baissé de manière moins prononcée que les exportations effectuées vers les autres pays (-18 % contre -21 %).
Le développement à l’international fait partie des priorités de la relance, avec un ambitieux dispositif d’accompagnement à l’export dans le cadre du volet France Relance, dont le Gouvernement a décidé de prolonger les principales mesures jusqu’au 30 juin 2022. Son déploiement se poursuit afin d’accompagner un maximum d’entreprises à travers ses différentes mesures : le chèque relance export permettant la prise en charge d’une partie des dépenses de prospection (8 227 chèques octroyés à fin décembre 2021), le chèque relance VIE couvrant une partie des coûts de déploiement des VIE (910 jeunes accompagnés), l’assurance prospection et l’assurance prospection accompagnement (1 608 entreprises bénéficiaires fin 2021) dont les crédits ont été renforcés (139 M€ engagés).
Le rebond des échanges constaté en 2021 confirme le dynamisme de l’appareil exportateur français : le nombre d’entreprises exportatrices dépassait son niveau d’avant-crise et atteignait un niveau record à 135 900, contre 123 000 en 2017 et 128 000 en 2019.