Chine
Enquête sur les entreprises françaises en Chine - Printemps 2022
Les mesures sanitaires et la situation en Ukraine pèsent sur l’activité des entreprises françaises en Chine
Avec plus de 2 100 filiales employant près de 445 000 personnes, la France est le premier investisseur européen en Chine en termes de nombre d’entreprises. Forte de 1600 adhérents, la CCI France Chine défend les intérêts de ces entreprises depuis 1992.
Dans la continuité des sondages publiés par différentes chambres de commerce étrangères (dont l’Union européenne, l’Allemagne et les Etats-Unis) la CCIF Chine a interrogé ses membres entre le 1er avril et le 9 mai sur l’activité économique des entreprises françaises. 200 entreprises ont répondu au sondage.
- Les mesures sanitaires, qui ont conduit ces dernières semaines à des confinements partiels ou généralisés dans de nombreuses villes représentant près de 40 % du PIB chinois, ont des conséquences sur la stratégie d’investissement de la plupart des filiales d’entreprises françaises en Chine (80 %) ; 16 % envisagent une réduction de leur présence dans le pays. L’image de la Chine se dégrade aux yeux de leurs sièges (76 %), notamment pour y investir (64 %) et conduire des activités de R&D (36 %). Les mesures sanitaires actuelles ont des conséquences particulièrement négatives pour la gestion RH des employés internationaux (85 %). La moitié des entreprises remplace des expatriés par des employés locaux et les motifs avancés, pour les deux tiers, sont les restrictions d’entrée en Chine et la perte d’attractivité du territoire pour les expatriés. Ce choix, s’il est contraint, risque de dégrader la communication avec le siège en France (68 %).
- 80 % des filiales sont affectées par la tendance de découplage entre la Chine et le reste du monde, qui peut peser sur des aspects tels que les chaînes de valeur (48 %), la gestion de données personnelles (43 %) ou la conformité juridique (40 %). Plus de la moitié des entreprises affectées par la tendance au « découplage » envisagent en conséquence de régionaliser leurs activités, c’est-à-dire être présent en Chine pour le marché chinois seulement.
- Le régime de propriété intellectuelle (56 %), et le cadre réglementaire (51 %) figurent parmi les principaux obstacles auxquels sont confrontées les entreprises françaises sur le marché chinois.
- Toutefois, la Chine reste un pays propice à l’innovation aux yeux des filiales (86 %) et de leur siège (72 %) ; 54 % des entreprises investissent dans la R&D en Chine. Le fort potentiel du marché chinois n’est donc pas ignoré par les entreprises françaises ; 37% des filiales envisagent encore d’étendre leurs investissements.
- Les entreprises membres sont également affectées par les conséquences de l’invasion de l’Ukraine (37 %), notamment par le biais de la perturbation des chaînes de valeur (55 %), d’une baisse de chiffres d’affaires (32 %), et d’une hausse des prix de l’énergie (30 %).
Les difficultés rencontrées par les entreprises françaises en Chine sont réelles et l’attractivité du pays risque une dégradation durable si les mesures sanitaires actuelles sont maintenues. Plus spécifiquement, il est grand temps de faciliter l’arrivée des expatriés sur le territoire chinois après plus de deux ans de fermeture stricte, par une augmentation des services aériens internationaux, la délivrance de visas, ainsi qu’une amélioration des conditions de quarantaine (hébergement, prévisibilité, séparation des familles). Il s’agit de facteurs essentiels pour l’approfondissement des coopérations industrielles et la croissance d’opportunités commerciales pour les entreprises françaises et chinoises. Pour que nos échanges commerciaux et nos investissements croisés continuent de s’accroître, un climat des affaires transparent, prévisible et équitable est nécessaire.
Contact
CCI France Chine
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