France

Entretien avec Arnaud VAISSIÉ, Président de CCI France International

Arnaud VAISSIÉ revient sur les objectifs de croissance des CCI FI, levier essentiel de la compétitivité économique de nos entreprises dans le monde

Vous avez repris la présidence de CCI France International le 30 juin dernier après 2 premiers mandats entre 2013 et 2019. Comment se porte le réseau aujourd’hui et comment a-t-il traversé la crise sanitaire ?

Le réseau CCI France International est fondamental puisqu’aujourd’hui nos 125 chambres établies dans 95 pays portent la voix et les intérêts de près de 35 000 entreprises dans le monde allant de la start-up au groupe du CAC 40. Je suis très honoré d’en avoir repris la présidence et je suis désireux de poursuivre l’excellent travail mené sous la précédente présidence de Renaud Bentégeat qui reste fortement mobilisé à mes côtés en tant que Président honoraire. La continuité de nos actions est essentielle.

Au cours de la période précédente, nous avons axé nos efforts sur la professionnalisation du réseau, à travers notamment sa digitalisation. Partant de 88 identités visuelles différentes, nous avons réussi, il y a quelques années, à faire converger le réseau vers une marque commune, plus lisible pour nos partenaires et clients. Cette convergence s’est également opérée sur les process et aujourd’hui, ce réseau occupe une place importante dans la Team France Export, avec 70 chambres intégrées à ce dispositif d’appui national sous différents formats, concessions de services publics, référencements divers.

Nos Chambres à l’étranger ont été très fortement impactées par la crise sanitaire comme un grand nombre d’entreprises et de secteurs d’activité. Notre chiffre d’affaires global est passé de 71 millions d’euros avant la crise Covid (2019) à 56 millions en 2020. Toutefois, nous enregistrons désormais une croissance soutenue de l’ordre de 10% par an et nous devrions retrouver notre chiffre d’affaires global pré-Covid d’ici deux ans. De manière globale, nos Chambres ont parfaitement su résister à la crise sans quasiment aucune aide extérieure puisque nous nous autofinançons à hauteur de 99%.  Nos Chambres ont surtout réaffirmé leur utilité et notre gamme de services continue de croître et de se développer afin de répondre aux 3 missions essentielles qui sont les nôtres.

D’une part, développer les marchés des entreprises françaises à l’international. D’autre part, rassembler et animer les communautés d’affaires françaises et locales où nos Chambres sont implantées et enfin répondre à la demande des entreprises de nos pays d’accueil pour les aider à identifier et à travailler avec des entreprises françaises.

Les CCI FI se sont modernisées et endurcies. Elles sont prêtes à relever de nouveaux défis.

 

Le réseau des CCI FI a récemment défini sa feuille de route pour 2022-25, quels en sont les grands axes ?

En premier lieu, il nous semble particulièrement important de renforcer encore davantage notre rôle auprès des pouvoirs publics français puisque nous contribuons largement au rayonnement économique de la France à l’étranger.  Nous sommes en effet un relai naturel sur des sujets essentiels tels que le commerce extérieur et la compétitivité économique de nos entreprises. Il nous appartient de mettre davantage en valeur l’action du réseau, en particulier toutes les actions au service de la France et de son rayonnement qui sont bien souvent des actions a vocation de services publics.

J’ajoute que nous menons actuellement une campagne de sensibilisation notamment auprès des parlementaires afin d’obtenir un soutien financier sous forme de subvention publique. Ce soutien public nous permettrait de développer nos activités le plus largement possible.

De manière générale, notre réseau se trouve dans une période stratégique de son développement. Nos enjeux clefs pour les prochaines années seront d’une part, le renforcement de notre place dans le dispositif d’appui aux entreprises à l’export. D’autre part, la professionnalisation continue de nos équipes, des méthodes et des outils utilisés, dans le digital notamment.

Nous souhaitons mener une action ciblée en direction des Entreprises des Français de l’Étranger (EFE) qui sont des TPE et des PME. Leur nombre est estime a 120 000 dans le monde et elles ne sont pas toujours très bien connues de nos chambres. Ces entreprises, sont pourtant une composante importante du « soft power » français à l’étranger. Notre objectif est de les identifier, de les approcher et de mieux les servir.

Enfin, il est important que notre réseau se positionne fermement sur le thème "ESG" Gouvernance environnementale et sociétale. Les CCI FI doivent jouer un rôle moteur sur cette thématique et entraîner les entreprises, notamment en favorisant les échanges d’expériences entre les entreprises les plus avancées et celle qui commencent à traiter ce sujet.

 

Lors de votre précédente présidence, vous avez été l’un des acteurs de la mise en place de la Team France Export en 2018, quel bilan en tirez-vous après 4 ans ?

Il est utile de rappeler l’objectif initial de la Team France Export. Il s’agissait de réunir tous les acteurs de l’accompagnement des entreprises françaises à l’international sous une même bannière (Business France, CCI France, Bpifrance, les régions de France, ainsi que les opérateurs privés, CCI France International, OSCI, CCEF…). Nous sommes au fond tous co-responsables de la dynamisation du commerce extérieur de la France. L’objectif était de gagner en lisibilité et en efficacité pour mieux accompagner l’internationalisation des entreprises et détecter de nouvelles PME exportatrices.

Les concessions de service public à l’étranger, c’est-à-dire des partenariats public-privé entre Business France et nos Chambres à l’étranger par exemple, ainsi que la mise en place de guichets uniques de l’export en régions sont deux des axes forts de cette réforme. 

CCI France International et les Chambres à l’étranger ont parfaitement joué la carte de la Team France Export depuis son lancement auprès du secteur privé en 2019. Nous avons notamment obtenu 6 Concessions de Service Public et 3 marchés publics de services et nous avons pu faire référencer 61 Chambres à l’étranger sur les offres « amorçage » et « ancrage ».

Après 3 ans de partenariat, le bilan me semble globalement bon et encourageant pour les Concessions de Services Publics (CSP) et les marchés publics de services (MPS). Les objectifs sont dépassés pour la plupart et une véritable coopération publics/privés a trouvé ses marques et se renforce jour après jour.

Nous sommes d’ailleurs volontaires pour poursuivre cette expérience sur de nouveaux marchés en 2023, si les pouvoirs publics souhaitent ouvrir de nouveaux marchés à ces formules.

Le bilan est nettement plus réservé sur les référencements qui ont été effectués pendant cette période et qui n’ont guère apporté de nouveaux flux d’entreprises aux opérateurs sélectionnés, quels qu’ils soient, même en période de reprise de l’activité.

Dans le cadre de notre collaboration avec les acteurs publics de l’export, il nous semble stratégique également de viser une consolidation de la relation CCI FI / Bpifrance.  Par exemple, en modélisant un type d’accompagnement sur la durée, notamment à travers la montée en puissance de l’offre de nos centres d’affaire et des accélérateurs d’entreprises pilotés par les chambres françaises à l’international.

 

Le réseau CCIFI a signé en mai dernier une convention de partenariat avec le Journal des Français à l’Étranger, pourquoi ce rapprochement ?

Le Journal des Français à l’étranger est une source et un relai d’information très précieux pour nos communautés françaises établies hors de France. De plus, le Journal a à cœur depuis sa création de promouvoir la mobilité internationale notamment auprès des jeunes et de donner le goût d’entreprendre et de l’export.

Par conséquent, il nous a semblé utile de coopérer sur un certain nombre de sujets. Par exemple, la sensibilisation de notre action CCIFI auprès des EFE qui pourra passer par le Journal. Ou encore, la coproduction de "dossiers pays" entre CCIFI et le Journal pour les Chambres qui le souhaitent.

 

Interview accordée au Journal des Français de l'Étranger

 

Retrouvez l'interview dans le dernier numéro du JFE :

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