Français du monde. Coronavirus : comment l’État de Washington tire son épingle du jeu

Dans l'après-crise, tous les États américains ne seront pas logés à la même enseigne. Ainsi, le bassin de Seattle devrait moins souffrir que d'autres.

Interview by Emmanuel Langlois - franceinfo - Radio France - published May 31, 2020

La crise sanitaire que nous traversons a aussi fait des heureux, et le bonheur des moteurs économiques de l’État de Washington, sur la côte nord-ouest des États-Unis, que sont Amazon et Microsoft, deux des entreprises américaines qui bénéficient sans doute le plus de la crise actuelle.

Résultats en hausse pour Amazon et Microsoft

Julien Hervet vit depuis 17 ans aux États-Unis. Lui-même ancien de Microsoft, il importe aujourd'hui des vins français à Seattle :

"Amazon, que ce soit en terme de commerce électronique bien entendu, mais je dirais surtout en terme de délivrer des services tels que Netflix par exemple, dans beaucoup de maisons dans le globe. Leurs résultats sont en hausse. Et Microsoft de manière extrêmement similaire, avec le fait que les gens étant chez eux, ils ont besoin de plus en plus de PC et d'infrastructures informatiques. On a vu les cours des actions de ces deux entités revenir quasiment au niveau de pré-crise, ce qui est assez impressionnant quand on pense où c'était descendu il y a huit semaines." 

Julien Hervet ne se montre donc pas très inquiet quant à la reprise économique de la province. Également président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-américaine locale, il constate d'ailleurs que déjà, des entreprises tricolores viennent frapper à sa porte : "On s'attend tous à une crise économique qui va durer au-delà de la crise sanitaire. Un certain nombre de start-up françaises regardent aujourd'hui à peut-être accélérer leur implantation aux États-Unis, histoire de pouvoir avoir un autre marché plutôt que celui de la France ou de l'Europe. Seattle étant extrêmement privilégiée au niveau des États-Unis, on sent un engouement et un attrait assez important."

Confinement moins sévère

Tourangeau de naissance, le Français exploite aussi deux boutiques, un bar à vin et une pâtisserie. Avant la crise, il vendait en moyenne 20 à 25 000 bouteilles par an. Mais les restaurants de Seattle ont fermé, et seule, la vente en ligne aux particuliers résiste. Sur 25 employés, cinq sont toujours au travail aujourd'hui.

À la tête de la Chambre de commerce, Julien Hervet fait aussi bien la promotion des États-Unis en France que l'inverse : "Comme on travaille dans les deux sens, on veut faire en sorte qu'elles n'oublient pas et qu'elles ne pensent pas que la France va rentrer dans une récession qui va être telle, qu'il n'est pas intéressant pour ces entreprises d'aller sur le marché français, et donner plus de contenu et de valeur au marché France." 

Dans l’État de Washington, où le gouverneur démocrate est un des plus farouches opposants à Donald Trump, le confinement a été moins sévère qu'en France, témoigne Julien Hervet :

"Culturellement ici, c'est impossible d'envisager que les gens sortent avec une attestation. Mais tout le monde a été renvoyé pour travailler à la maison. La différence, c'est que la décision a été prise, très en amont, de ne pas rouvrir les écoles avant septembre prochain." Les universités, elles, poursuivront les cours en ligne jusqu'à la fin de l'année.

Lui écrire : jh@cepae.com

Aller plus loin

La Chambre de commerce franco-américaine de Seattle et du Pacifique nord-ouest

Sa société d'importation de vins français, Cepae

Ses deux boutiques, l'Expérience Paris

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