France
EFE International : CCI France International et les conseillers du Commerce extérieur s’engagent en faveur des Entrepreneurs français de l’étranger
Charles MARIDOR, délégué général de CCI France International, présente les objectifs d’EFE International
Comment vous est venue l’idée de mettre en place EFE International et quels sont les objectifs poursuivis ?
Depuis de nombreuses années, les Chambres françaises à l’international, comme les conseillers du Commerce extérieur, recevions régulièrement des sollicitations d’Entrepreneurs français de l’étranger (EFE) qui souhaitaient avoir accès au dispositif des V.I.E et qui ne comprenaient pas pourquoi c’était impossible. Il s’agissait souvent d’EFE qui travaillaient la « marque France », donc qui contribuaient par leurs activités au rayonnement de la France à l’étranger et, directement ou indirectement, au développement du commerce extérieur de notre pays.
La crise sanitaire a mis à la lumière les nombreuses difficultés rencontrées par les entrepreneurs français de l’étranger qui ne bénéficiaient parfois d’aucune aide dans leurs pays d’implantation et qui n’étaient pas éligibles aux mesures de soutien de l’État français.
Avec Alain Taïeb, un conseiller du Commerce extérieur très actif et jamais en manque de nouvelles idées, nous avons travaillé sur ce projet EFE International.
Les objectifs poursuivis par EFE International sont simples et se retrouvent dans certaines missions que nos deux organisations ont vocation à remplir :
- Développer le commerce extérieur de la France ;
- Apporter des services pratiques et utiles aux entreprises, ici aux Entrepreneurs français de l’étranger ;
- Renforcer le lien de ces EFE avec la France et avec nos communautés d’affaires ;
- Générer des opportunités d’emplois à l’international pour de jeunes Français.
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?
D’abord, il a fallu convaincre les pouvoirs publics français de faire bouger les lignes et considérer que via la sélection que nous allions opérer, il devenait acceptable de faire bénéficier les EFE de ce dispositif subventionné par l’Etat qu’est le Volontariat international en entreprise (V.I.E). Il était pourtant évident que nombre de ces EFE contribuaient très largement au développement de notre commerce extérieur, mais cela restait aux yeux de l’administration des entreprises situées hors de France, non contribuables. Nous avons donc établi des critères précis pour les sélectionner, en particulier selon cette contribution ou pas au rayonnement de la France.
Au lancement d’EFE International, beaucoup de pays étaient encore fermés au V.I.E, pour des questions sanitaires bien sûr, mais aussi parfois à cause de contraintes administratives locales. Les négociations de Business France avec ces administrations sont parfois très ardues.
Il a fallu ensuite expliquer ce nouveau dispositif dans nos réseaux respectifs et mobiliser nos relais sur place pour qu’ils identifient les EFE et communiquent auprès d’elles. La mobilisation des forces vives sur place n’a pas été si facile, même si notre initiative était partout saluée.
Une fois les EFE sélectionnées et incorporées à notre société en France, via l’achat d’une action, les offres de VIE sont immédiatement publiées. Reste alors l’identification des candidats répondant bien aux critères des EFE. Le contexte de reprise de l’activité, les tensions sur le marché de l’emploi et la raréfaction des profils ne nous ont pas facilité la tâche car, sur certaines destinations, le nombre de candidats était parfois limité. C’est une difficulté assez récente que partagent nombre d’entreprises qui voudraient employer des V.I.E. Nos CCI FI qui recherchent des V.I.E pour leurs propres besoins rencontrent parfois cette difficulté également.
Quels sont aujourd’hui vos sujets de satisfaction, ou peut-être encore vos frustrations, par rapport à cette initiative EFE International ?
Ma principale frustration aujourd’hui est parfois d’avoir une belle offre de poste, une mission extrêmement formatrice et trop peu de candidats à présenter aux entreprises. C’est certainement une situation temporaire. Ce sont de formidables opportunités d’emploi et de vie à l’étranger qui sont offertes à travers ces postes dans des EFE. Ces entreprises recrutent généralement sur du long terme. Elles forment les futurs cadres qui accompagneront leur développement et assureront peut-être un jour la relève.
Les motifs de satisfaction sont heureusement beaucoup plus nombreux et importants. Nous avons réussi à faire bouger les lignes, à faire évoluer un dispositif jusqu’ici réservé uniquement à des entreprises basées en France. Nous avons accompagné d’intéressants projets de recrutements qui déboucheront pour certains sur de belles carrières professionnelles à l’international. Mais surtout, ce qui sans doute représente la plus grande satisfaction pour les initiateurs de ce projet, c’est que nous avons réussi à jeter les bases d’un « label EFE » – Entrepreneur Français à l’Etranger –, et donc, avec le temps, d’une meilleure reconnaissance par la France de ces entrepreneurs installés hors de nos frontières, qui apportent beaucoup à notre commerce extérieur et qui constituent les bases de notre « soft power » français à l’international.
C’est pour cette raison qu’au-delà du V.I.E., nous avons, avec Alain Taïeb, président d’EFE International, lancé d’autres chantiers au sein de ce dispositif : nous analysons avec un groupe d’administrateurs de CCI France International et des conseillers du Commerce extérieur d’autres actions visant à apporter des solutions de financements à ces entreprises françaises basées à l’étranger. Plusieurs pistes sont à l’étude, qui seront annoncées vers la fin de l’année. EFE International pourrait aussi jouer un rôle de facilitateur pour ces EFE en recherche de partenaires en France ou souhaitant engager des actions de terrain sur le marché français. EFE International réalisera ponctuellement certaines prestations, mais se dotera surtout d’un réseau de partenaires et de sous-traitants en capacité de délivrer les services demandés.
Nous sommes absolument convaincus d’une chose : il faut par tous les moyens possibles soutenir et renforcer ces entreprises, cela renforcera le rayonnement de la France à l’international !
Source : Journal des Français à l’Étranger